DE LA VILLE DE PARIS.
407
[i57i]
Sainct Denys, ct pour ce faire contraindre ceulx qui avoient le rouet en leurs maisons de les y laisser en­trer, mesmes en la maison d'ung nommé Regnault, el à ung autre nommé Milles Arnoul, demourant près Sainct Innocent, et que Mathurin de Beausse, Quartinier d'icelle Ville, estoit assiégé en sa maison dud. peuple. Et pour ce auroyt esté mandé aux bour­geois des environs dudict lieu de ce empescher et tenir main forte ad ce que led. de Beausse feust remis en liberté, et ne feust faict aulcune force ou viollance ausd. Regnaul, Arnoul, de Beausse, ne aultres, et n'en advint aulcun inconvenient. Et oultre [fut] expedié le mandement suivant :
#e par les Prevost des Marchans el Eschevins de la Ville de Paris.
"Mathurin de Beausse, Quartenier de ceste Ville de Paris, nous vous mandons que faciez comman­dement à vingt des plus notables bourgeois et mar­chans de la rue Sainct Denys, qu'ilz ayent à nous venir trouver à neuf heures du seoir en l'Hostel de ceste Ville, affin de leur faire sçavoir la provision qui sera advisée avec (le] Conseil, pour empescher la sédition encommancée, où nous veoions eulx et leur famille en danger, au grand mescontentement du Roy, duquel encourant l'indignation nous tumberions cn plus grand inconvenient. A quoy nous desirons que tous les gens de bien nous secourent, comme chose qui touche le general et particullier. Sy n'y faictes faulte, ensemble de les admonester de n'y voulloir faillir.
"Faict au Bureau, le neufiesme jour de Decembre mil vc soixante unze, à six heures du soir.n
11. — [Assemblée tenue X l'Hôtel de Ville X neuf heures du soir.]
9 décembre 1571. (A, fol. 248 v°; B, fol. 173 v°.)
Ces mandemens depeschez et envoyez, seroient .venuz au Bureau, environ l'heure de neufà dix heures du seoir, lesd, sieurs Conseillers de lad. Ville et bourgeois cy après nommez, pour le faict de lad. assemblée, contenant ceste forme :
Du dimanche neufiesmejour de Decembre mil v° soixante unze.
En assemblée le jour d'huy faicte en l'Hostel de lad. Ville, heure de neuf heures du seoir, de Mes-
sieurs les Prevost des Marchans et Eschevins, et Conseillers de lad. Ville, pour adviser et donner ordre sur la grande sédition et esmotion populaire qui est à present, et se prépare encores daventaige en ceste Ville'1'; sont comparuz :
Messieurs Marcel, Prevost des Marchans;
Bouquet, dc Cressé, Leclerc, Eschevins;
President L'Huillier, de Palluau, de Chomedey, Aubry, Poullin, Abelly, [Conseillers];
En laquelle assemblée se sont aussi trouvez sires Claude Hervy, Lois de Creil, Pierre Decamps, Pierre Passart, Arnoul de Nouveau, Jacques Re­gnault, Jacques Vivien, Gilles Hervy, Jehan Bigot, Guillaume Lemaistre, Loys Cousinet et aultres bour­geois de lad. rue Sainct Denys.
Ausquelz mond, seigneur le Prevost des Marchans a remonstré les grands dangers et inconveniens qui se preparoient et èsquelz ilz voioyent lumber cested. Ville par telles esmotions, dont le Roy se pourroit grandement irriter et indigner contre Iad. Ville en general et particullier; à ceste cause les admo-nestoit de faire leur debvoir de prandre et appré­hender les mutins et séditieux, affin d'en faire faire justice, et faire apparroir au Roy que telles choses nous déplaisent; leur enjoignant avoir et tenir en leurs maisons chacun ung homme ariné, pour fa­voriser la justice et empescher toute sédition et insolence, mesmes en lad. rue Sainct Denis qu'il leur bailloit en garde, comme principaulx habitans d'icelle.
Lesquelz bourgeois ont tous d'une voix faict res­ponce qu'ilz sont tous deplaisans de l'événement de lad. sédition, et que lors d'icelle ilz estoient tous à Vespres ou ailleurs, hors leurs maisons, eslans bien merriz que le Roy n'estoit obey et que pour rendre l'obeissance qui luy est deue, ilz offroient leurs vies el biens; requerans à ces fins leur permettre prandre ung chef, pour les conduire en cas de ne­cessité.
Sur quoy la matiere sur le tout mise en delibe­ration, a esle conclud et advisé qu'il sera commu­nicqué, lejour de demain, de lad. permission requise par lesd, bourgeois à Messieurs de la court de Par­lement!'2'; leur enjoignant ce pendant eulx tenir prestz en leurs maisons avec leurs armes pour l'ef­fect dessusdict, et faire en sorte qu'il n'en advienne aulcun inconvenient.
111 Après sen ceste Villon, dans les deux Registres, on lit : tries priant n'y voulloir faillir, d'aultant qu'il y va de la conservation d'icelle Ville-, phrase empruntée à la lettre de convocation et insérée, par suite de distraction, en cet cndroil. t-' Le registre du Conseil du Parlement ne porte pas trace de cette démarche.